SuperRando 2008

Avec Sophie Matter, au départ de l'épreuve à Cunéo.

La SuperRando est une épreuve de longue distance non chronométrée au départ de Cuneo à accomplir en moins de 44h, elle comprend 10200 m de D+ et 509 km (parcours 2008, modifié pour cause d'éboulements suite aux pluies). Elle est organisée parallèlement à la cyclosportive Fausto Coppi par Ivano Vinai.
Une centaine d'inscrits rassemblés sur la magnifique place centrale de Cunéo ce vendredi 28 juin 2008 à 21h, quelques femmes dont Sophie Matter. Le départ escorté est silencieux jusqu'au début du col de la Lombarde. Rouler de nuit est une expérience absolument magique qui ne se partage pas. Si l'équipement est bon (lumière, froid), tout semble plus facile la nuit : surtout le dénivelé que le regard n'appréhende pas...

je vole
J'ai donc volé par dessus la Lombarde (un peu plus de 2200), dévalé jusqu'à Isola, remis mes ailes jusqu'à la Bonette (Restefond en fait), admiré l'aube naissante sur le sommet (5h du mat pile), dévalé à nouveau jusqu'à Jausiers. Là, j'ai déplié ma couverture de survie dans un chemin creux (vraiment creux, en fait impossible de trouver pire) et j'ai dormi 30 mn.

Départ vers Vars que j'ai trouvé difficile alors que d'habitude il passe mieux, montée pénible dans la vallée du Guil : déjà la grosse chaleur à 10h. Dans Isoard, Brunissard a eu du mal à passer et dans les premiers lacets qui ont suivi, j'ai commencé à être saisie d'un doute : comment vais je réussir à passer le reste ? Petit résumé du "reste" : Col de Montgenèvre (+2000), Sestrière (+2000), deux ''bricoles'' italiennes dont j'oublie le nom, Sampeyre (+2200), et encore une vacherie ensuite....

ça coince !
Une fois le doute installé dans l'esprit, tout y passe : la chaleur (je dirais 35 °), le poids de mon beau Scott lesté de sacoches, double guidon, 3 lampes, des kilos de piles et de bouffe ... Je me suis donc arrêtée plusieurs fois, allongée dans l'herbe au calme, beaucoup réfléchi, pesé le pour et le contre, appelé mon mari Mark qui était aussi dans l'aventure quelques heures devant moi pour lui demander son avis, et j'ai fait demi tour, à 5km du sommet !

Là tout allait beaucoup mieux : objectif Cunéo par Agnel. Un coup de fil à ma copine Claudie pour vérifier qu'Agnel passe en vélo (il est toujours fermé aux voitures coté italien) et j'ai mis le cap sur Molines. Là j'ai dégoté assez facilement un taxi, un type super sympa qui m'a embarquée avec mon vélo et m'a montée au sommet. Je n'avais plus que 80 km à faire pour retrouver notre voiture à Cunéo, ce fut chose faite vers 18 heures.
J'ai alors rejoint Mark à Sampeyre dans la soirée, on a dormi dans la voiture et il est reparti pour finir son parcours en 37h avec un arrêt de 9h.

Bilan
Trop dur pour moi, Mark estime que cette épreuve a été plus dure que le RPE 2007. Enseignements : il faut savoir s'arrêter avant les dégâts et je redoute plus les dégâts mentaux qui laissent des traces que les dégâts physiques qui se réparent. Je reste donc sur une super bonne impression : j'ai fait mes 300 bornes et + de 5800 de dnv, j'ai adoré rouler la nuit, les Italiens sont adorables, je me suis bien débrouillée pour me rapatrier, et j'étais à l'arrivée pour accueillir certains de mes compagnons de route. Chapeau à eux !

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