Marathon de Provence 2009



Marathon de Provence
Dimanche 4 octobre 2009, départ de Pertuis (84) à 9h00, arrivée à La Tour d'Aigues. 42,195 km, dénivellation : 300 m. Bitume 70 %, le reste entre vignoble et chemins.
Résultat : 4'41'52, soit 8mn de mieux que le précédent... Pas terrible ! Classement scratch : 222/296

Un soleil presque printanier baignait le Luberon dimanche matin, température idéale, absence totale de vent, bref les conditions sont réunies pour une belle épreuve. A Pertuis et tout le long du parcours, on fait les choses en grand pour que ce 13ème Marathon soit une belle fête. Outre 300 inscrits pour le Marathon, il y a aussi plusieurs centaines de personnes sur d'autres distances : rando, 10km, 21 km et Marathon Duo (avec un relais à Cucuron). L'ambiance est chaude au départ, olas et acclamations se succèdent, le public est nombreux.

Mark, après m'avoir déposée au point de départ et récupéré mes affaires, me laisse pour se rendre en voiture au point d'arrivée. De là, il me rejoint en VTT et me retrouve au km 19.

Km 24 : la foulée est encore longue

Musique dans les oreilles, je progresse à l'allure habituelle, c'est à dire entre 10 et 11 km/h. Entre le km 25 et 28, je suis déjà dans le rouge, c'est un peu tôt ! Mais j'atteins quand même le km 30 en 3h05, conformément aux deux précédents marathons.


Je transpire énormément et bois beaucoup mais très peu à la fois. Tout apport trop conséquent en solide et liquide me tord immédiatement les boyaux. Les ravitaillements sont tous les 2 à 5 km, les bénévoles tendent des gobelets d'eau, mais il y a aussi du coca, des fruits, des fruits secs, de la nourriture salée et du vin... de Luberon bien entendu ! La mi-parcours à Cucuron est un grand moment : c'est non seulement le lieu du relais des Marathon Duo, mais aussi celui d'un ravitaillement pantagruélique (je ne fais que le regarder). La place du village, autour du Bassin de l'Etang bordée de platanes bi-centenaires, est très animée. Nous traversons le village par des coursives, ou andrones, c'est un vrai dédale. Tout au long du parcours nous sommes accompagnés de musiques : à l'étang de la Bonde, comme au Chateau Saint-Estève et à l'arrivée à La Tour d'Aigues. Le nombre de signaleurs, musiciens et bénévoles aux ravitaillement est impressionnant !

Dans la jungle ...

Les 12 derniers km d'un marathon sont beaucoup plus difficiles que les 30 premiers. Mon moral est fluctuant : tantôt euphorique, tantôt très déprimée. Il me semble qu'il n'y a pas de dégradation progressive de l'état physique, mais un AVANT et un APRES. L'avant étant une magnifique balade, en communion silencieuse avec les autres coureurs dont on garde une impression factice de facilité, renforcée par le contraste de ce qui suit ; l'après est une succession de maux divers et de déprimes, où il faut serrer les dents et s'invectiver pour résister à la tentation de la marche, où la souffrance des autres coureurs est palpable mais ne fait que renforcer la sienne. Je suis à la limite des crampes dans les deux mollets. A chaque bosse, je dois faire attention à doser ma poussée sinon c'est la crampe. La foulée devient raide et beaucoup plus courte avec la fatigue et les chocs. Le pied ne monte plus et le risque de chute est plus grand, surtout sur terrain accidenté.

Km 41 : V comme victoire

Depuis le km 38, je sais que je vais améliorer mon temps et ça me remonte le moral. Les panneaux des kilomètres défilent et nous voici à La Tour d'Aigues, km 41. Je suis submergée par l'émotion à l'arrivée, les derniers 500 mètres sont comme dans un rêve.

Côté bobos, pas grand chose au final compte tenu de mon manque d'entrainement et d'expérience : le soir même complètement rouillée et très grosse fatigue. Mais 24 heures après, ma démarche est à nouveau normale, seuls les escaliers sont encore difficiles à gravir..

Je suis obligée d'en tirer des enseignements assez sévères : parmi tous les gens qui ont fini en plus de 4 heures, je suis peut être celle qui fait le plus de sport par semaine avec environ 10 heures de course à pied, natation, vélo ou VTT, et souvent plus pendant les vacances. Je n'ai aucun problème de souffle et mon rythme cardiaque reste toujours bas, à tel point que les seuls moments où je peux doubler quelqu'un en courant c'est quand ça monte... Mais ce que je ne dois pas oublier, comme me le répète Mark, c'est que je suis une cycliste qui court de temps en temps. Ma musculature n'est pas adaptée à ce type d'effort, et si je veux faire mieux un jour, il va falloir courir plus souvent ...

Je suis également assez expérimentée pour savoir que c'est en pratiquant qu'on apprend : ma prochaine épreuve sera SaintéLyon : trail de 68 km, en partie la nuit, début décembre. Ce Marathon de Provence s'est placé au milieu de mon entraînement. Il me reste 7 semaines pour parfaire ma préparation après un break d'une dizaine de jours.

Retour sur la préparation pour ce Marathon:
Après 9 mois d'interruption totale en course à pied, j'ai repris l'entraînement fin août 2009, à raison de 3 à 5 séances par semaine. Les premières séances très progressives : d'abord 15 mn, puis 20, 40 et enfin 1h. Depuis début septembre, les séances ne sont pas inférieures à 9 km.

Je cours sur 3 circuits différents :
- au départ de la maison, un joli circuit sur route qui monte un peu au 2ème km pour arriver sur un plateau où la vue sur les Ecrins est magnifique. Il fait 10 km, avec une petite boucle supplémentaire, cela fait 12. C'est une région arboricole, il y a des petites routes goudronnées partout qui servent essentiellement à la circulation des engins agricoles.
- au départ de mon bureau, deux circuits possibles :
. l'un sur une petite route en aller-retour qui fait 10 km, vue sur le massif de l'Estrop, vallée relativement plate
. l'autre sur sentier aménagé avec une traversée de forêt, un peu boueux en cette saison, mais on peut rallonger et faire jusqu'à 13 km en boucle

Les meilleurs moments pour courir :
- à la pause de midi, avant déjeuner : heureusement il y a une douche au bureau !
- le matin avant le petit déjeuner ou dans l'après midi.

Conditions :
- météo : j'ai beaucoup souffert de la chaleur fin août, j'ai couru le plus souvent avec 27 ou 28 ° : on sent vraiment que le rythme cardiaque est plus élevé, la transpiration plus abondante, bref c'est très désavantageux. Maintenant ça va mieux, c'est tempéré, voire couvert et tant mieux !
- musique ou compagnie : le plus dur en sport, c'est de s'em. ! Si ma copine Aurore n'est pas avec moi, je prends mon Ipod !
- courir en parlant : c'est l'allure de conversation comme on dit !

Physique :
- poids : sans aucun doute, courir est la meilleure méthode pour perdre du poids : moi qui ai tendance à en prendre, ça m'aide énormément
- rythme cardiaque : en course, je suis environ à 135 bpm
- jambes : pas de courbatures grâce au jus de betterave (en magasin bio uniquement) qui permet de consommer moins d'oxygène pendant l'effort et de repousser les limites de l'épuisement, et de produire moins d'acide lactique qui provoque des douleurs musculaires

Montée en puissance : contrairement à toutes les recommandations des plans d'entrainement (je suis indisciplinée !), je ne fais pas de fractionné et je cours toujours à la même allure : je ne vise pas un chrono, mais courir dans de bonnes conditions et finir sur mes deux jambes avec l'envie de recommencer !

semaine -6 : 8 km
semaine -5 : 26 km
semaine -4 : 34 km
semaine -3 : 50 km
semaine -2 : 39 km (dont 1 20km en 1h54)
semaine -1 : 44 km
total : 201 km avant le Marathon.

Commentaires

  1. Mark a raison, pour être performant sur un marathon, il doit falloir s'y préparer plusieurs mois à l'avance ... tout comme tu prépares plusieurs mois à l'avance un RPE ;-)
    moi je trouve que c'est déjà super de boucler un marathon avec si peu de préparation, le vélo et la cap sont 2 sports bien différents. Bravo à toi et bonne prépa pour la saintélyon :^)
    Laure

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  2. Moi je suis supere fière de toi et de tout ce que tu fais.
    Effectivement changer le planing des entrainements, la durée et faire des fractionnés seraient judicieux. De plus une petite séance hebdomadaire de muscul (qui correspond à la course a pîed) serait idéal !! surtout que Nice s'est pour bientôt... bisous Aurore

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  3. Alors ça ... je ne savais pas que tu courais également. Un grand bravo à toi pour avoir boucler ce marathon de Provence ... assurement pas le plus facile pour débuter !!!
    Peut être pourrons nous nous croiser sur la Sainté ... pour me reconnaitre rien de plus facile : j'aurai une frontale !!! (ouaf ouaf ouaf). Ce sera ma quatrième partipation, c'est vraiment une course magique ... je suis devenu accro !!!
    Justement ce matin, c'est ma dernière sortie longue avant l'objectif ... 3 heures vallonées mi-route mi-chemin dans le vignoble et le piémont du centre alsace.
    Bonne fin de prépa à toi. BIZ
    Poucet

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  4. Salut Poucet,
    Alors on va se voir à la SaintéLyon, c'est marrant ça ! enfin tu sais, ne crois pas que je suis une flèche, moi si je mets 10h30, je serai super contente... en ce moment j'ai mal partout (genou, hanche), donc j'ai du mal à m'entraîner ... A bientôt ! Bises

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  5. Salut Anne,
    Pas besoin forcément d'être une "flèche" pour se faire plaisir sur la Sainté ...
    Rien que d'arriver au bout (aux boues ???), c'est déjà une super perf !!!
    Mal partout ??? Tu vas voir, avec l'ambiance et la magie de la nuit ... ça va l'faire.
    Bon là, à J-11, de toute façon il faut surtout penser à reposer le moteur !!! Et à dormir !!!
    Bon courage à toi. BIZ.
    Poucet

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