Sous le soleil des Apennins

Nos randonnées italiennes (1001 Miglia 2008 et 2010) nous ont laissé des images fortes mais aussi de grands blancs, vides de tout souvenir visuel. C'est d'autant plus frustrant quand on sait avoir traversé des régions renommées comme la Toscane et n'en garder aucune image !
L'occasion s'est présentée ce week-end de remonter le temps. En cherchant désespérément à échapper au froid, à la pluie ou au vent qui s'abattent en vagues successives ou simultanées sur nos Hautes-Alpes, nous identifions sur la carte météo de l'Europe du sud une fenêtre ensoleillée en Toscane, dans la chaine montagneuse des Apennins du nord.
Le cap est mis sur Aulla puis Castelnuovo di Garfagnana (350 m d'altitude), qui furent des étapes contrôle lors du 1001 Miglia. Alors que nous remontons en voiture une route descendue en vélo (tout de même sur 50 km !), aucun souvenir ne nous revient, comme si nous n'avions jamais été là ensemble, en plein après-midi du mois d'août 2010...
Les campings en Italie sont rares (sauf sur la côte !), mieux vaut avoir identifié son point de chute et ne pas compter sur le hasard. Celui de Castelnuovo est situé à 20 mn de voiture dans une clairière au milieu d'une forêt : quelques panneaux indicateurs discrets, une longue piste pour y accéder... ici il est préférable de ne pas avoir oublié le sel, ni d'envisager de s'y rendre à vélo. Au moins les prévisions météo sont fidèles : nous arrivons sous le soleil, au cours du premier jour sans pluie depuis plus de deux semaines, dixit un couple de cyclistes hollandais scotchés là depuis un moment et qui nous donnent l'impression de découvrir enfin la vue panoramique depuis le camping accroché à la colline.
Dans la vallée de Garfagnana, les itinéraires cyclistes sont nombreux, tout comme les cols et les BIG (grimpées répertoriées dans le Challenge BIG qui ne sont pas forcément des cols mais sont dignes d'intérêt sportif, culturel ou touristique).

Jour 1 : dans la tiédeur humide, le ciel est d'un bleu laiteux qui annonce une chaude journée. Plusieurs routes sont possibles pour atteindre le premier BIG : San Pellegrino in Alpe (1525 m), un sanctuaire religieux dans un hameau du même nom. Nous choisissons la route la plus longue et la moins raide, itinéraire qui serpente dans de fantastiques forêts de hêtres, châtaigniers et sapins. Deux cols géographiques Foce di Terrarossa (1141m) et Foce di Radici (1529m) ponctuent notre ascension.
Bâtiment sur le col de Radici : est-ce que tu ferais confiance à ce maçon pour construire ta maison ?
 En hauteur, il y a encore de la neige qui ne tardera pas à fondre tellement il fait doux.  Au retour, nous lézardons le long de petites routes qui finissent en cul de sac et se perdent dans la forêt profonde. Ici pas de doute, il pleut régulièrement, en attestent ces arbres qui atteignent des hauteurs impressionnantes.

Jour 2 :  le cap est mis sur deux BIG qui sont aussi des cols : tout d'abord Abetone (1388 m), station de ski populaire. La montée est longue (17 km) et très chaude. Mark caracole en tête, moi je suis à la peine. Pas de quoi s'attarder au sommet et nous redescendons par où nous sommes montés jusqu'à  Cutigliano (700 m). Cette fois-ci, c'est une minuscule route qui nous emmène au sommet. Les premiers km sont tellement raides que j'ai du mal à redémarrer après un arrêt-fontaine... Dans le village moyenâgeux, le sol est fait de gros pavés inégaux. Nous avons 1000 m à monter, mais au village de  Doganacia à 1500 m, le bitume disparait pour une piste, sans doute la neige juste après... nous décidons de faire demi-tour sans atteindre le but du Passo Croce Arcana (1730 m).

Jour 3 : le ciel de la veille au soir ne nous a pas trompés :  nous nous réveillons sous la grisaille. La tente est à peine rangée qu'il commence à pleuvoir, retour dans la réalité du mois d'avril ! Sur la route du retour, nous repérons en voiture un itinéraire à faire absolument un jour en vélo : le col de Vestito à 1151 m qui, si on le grimpe depuis la mer est une sacrée montée avec vue sur les carrières de marbre de Carrare.

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