Comment rater son marathon en trois leçons

Départ, piste cyclable de l'étang de Bolmon, photo Dany Run
Première édition du Marathon des Familles, Marignane (13), 20h le samedi 13 juillet 2013. Il s'agit de faire 7 boucles de 6 km en ville, avec un très agréable tronçon d'un kilomètre le long de l'étang de Bolmon.
C'est une course à laquelle je me suis inscrite fin mars, c'est dire qu'elle était bien ancrée dans mon calendrier des courses de l'année. Sans en faire un objectif majeur, l'idée de faire une longue distance en soirée pas loin de chez moi me plaisait bien. Je ne suis pas novice en marathon (c'est mon 7ème) mais ce n'est pas non plus ma spécialité et encore moins ma distance préférée parce qu'il faut aller vite et longtemps.
J'ai annoncé trois leçons pour rater un marathon, les voici :
1/ partir trop vite
2/ compter sur le ravitaillement
3/ passer devant sa voiture quand la motivation n'est plus là

1/ Partir trop vite
Depuis le 15 juin, j'ai mal au genou et j'ai un diagnostic qui tient la route : trop de volume et inflammation... (en résumé  : basculement inné du bassin, décalage d'axe entre le fémur et le tibia, la rotule fait clac à chaque flexion pour essayer de sortir de son logement et clac pour rentrer dans sa ligne... à force : inflammation. Les semelles correctrices font leur boulot, mais apparemment pas assez...). Donc j'ai levé le pied. La chaleur et le surcroît de travail du moment m'y ont bien aidée. J'ai fait un trail il y a une semaine avec mon meilleur résultat jamais obtenu, j'ai ensuite subi 5 jours de fortes courbatures des quadriceps... bref ma prépa marathon n'était vraiment pas sérieuse.
Mais sur la ligne de départ, je me suis sentie en pleine forme, dopée par cet environnement sportif  et plein de filles sympa autour de moi ... donc j'ai suivi le mouvement. Au premier tour,  il faut encore très chaud (27°) mais déjà une bonne brise. Je transpire abondamment tout de suite... et je bois en conséquence : je voyage avec mon bidon. 
1er tour en 32 mn, soit 12 km/h : euh ... ça c'est pas du tout mon allure marathon ! 2ème tour en 32 mn (1h04) : non décidément ce n'est pas raisonnable ...

2/ Compter sur le ravito
... donc au  3ème tour (un peu moins rapide) je projette de m'arrêter un peu au ravito histoire de prendre mon propre rythme et de recharger les batteries. Mais je suis désolée de vous le dire, mes amis les organisateurs : même en ayant parfaitement constitué mes réserves avant le départ (malto/pâtes), moi je ne peux pas faire un marathon avec de l'eau, du coca, une orange et une pastèque ! Il me faut du solide, du consistant et des trucs à grignoter, du solide !
Au 4ème tour, je me dis qu'ils vont avoir ouvert le magasin... Hélas, rien de plus ... enfin encore moins puisqu'il n'y a plus de coca non plus ! Là, je sais que ça va être dur. Sans rien à bouffer sauf du liquide, j'ai les boyaux qui se tordent et je surmonte 2 violentes attaques de nausée gastrique.  Au 5ème tour, j'ai bien ralenti et je mange 2 sucres ... Je crois que les équipes relais (plus nombreuses que les solo) ont dévalisé le ravito sans nécessité au détriment de ceux qui en ont pour plus de 4 heures... 
Et c'est à ce moment là que je confirme que ...

3/ Passer devant sa voiture quand la motivation n'est plus là, c'est sacrément tentant ! Avec Mark nous l'avons souvent constaté : les épreuves ultra (vélo ou CAP) avec accompagnateur ont ceci de confortable que tout le confort vous suit en voiture, mais le problème c'est qu'on saute si vite dedans au premier coup de barre... Alors c'est mon tour d'en faire autant : au 6ème tour, j'en ai marre, j'ai faim et je suis trempée ayant énormément transpiré. Mon chrono est mauvais de toutes façons : je passe le 6ème tour en 3h59, il sera impossible de finir en 4h30 : je ne suis pas prête à ça...
Feu d'artifice du 13 juillet

Dans un marathon en ligne ou en circuit, on ne peut pas abandonner mais là, c'est différent : le parking est tout proche ! Et quand j'envisage l'abandon : tout s'illumine dans mon esprit et je n'y vois que des avantages : j'économise mon genou (bien qu'il se soit fait oublier pendant la course), je ne vais pas être trop cassée la semaine qui vient, et surtout ... je suis délivrée : c'est fini ! Pas une seconde d'hésitation, je bifurque vers ma voiture. En passant je trouve un endroit pour me libérer de cette énorme nausée : impressionnant ! Je me change intégralement, pique un petit roupillon à l'arrière sur mon matelas et retour à la maison en 1h30. 

Ce matin, je n'ai aucun regret d'avoir abandonné. Je n'ai pas de courbatures ni de douleurs particulières et ça c'est le top !  Il est évident que par temps chaud je suis bien moins performante qu'en hiver où je fais mes meilleurs chrono.  Mon bilan n'est pas si mauvais si je considère que j'ai transformé ce marathon en sortie longue hebdomadaire de mon plan d'entrainement : 36 km en 4h, c'est quand même pas rien...
Merci à Stéphanie et Jean-Louis, deux doux dingues sans qui cette course n'existerait pas. Bravo à eux aussi pour ce challenge en crocs (vous êtes curieux  ? allez voir là !).

En ce qui me concerne, ma prochaine étape sera le trail des Passerelles de Monteynard sur le lac du Sautet, puis la montée du col Bonnette à pied (je n'ose pas écrire en courant...) : 27 km de 1400 m à 2800 m le 28 juillet ! Du beau, je ne veux que du beau !

Commentaires

  1. C'est "marrant", mais j'ai eu la même impression quand j'ai décidé d'arrêter en haut de la Cayolle pour le DFU. Une sensation de libération... Il m'a fallu une bonne dizaine de jours pour "ruminer" les raisons de cet abandon, et je commence à penser déjà à l'année prochaine. Le chantier sera profond!
    Bon courage pour ton ascension de la Bonnette!

    Denis

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  2. Oui Denis, j'ai bien compris que tu avais besoin de temps pour "digérer" ta déception. Pas de déception dans mon cas, je confirme ! A bientôt :-)

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  3. De tout coeur avec vous pour cette aventure pas terminée comme prévue au départ........
    Parfois , il est plus intelligent de s' arrêter que de continuer.... malgré l' envie naturelle que l' on peux tous avoir au fond de soi qui nous pousse souvent vers l' extrême que l' on adore coutoyer ......
    Soigne toi bien la miss ........ CE SERA pour la prochaine fois...... la ligne d' arrivée d' un autre Marathon .......
    Bisous du Bridou

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