En route vers l'Italie en chassant les cols de haute montagne

Les bonnes raisons ne manquent pas pour partir deux jours en VTT : trouver de nouveaux cols de préférence à plus de 2000 mètres, profiter de nos magnifiques montagnes où il fait plus frais en été, mais surtout aller passer une nuit en Italie et manger dans un bon restau !

Mardi soir nous quittons la maison pour passer la nuit au pied du col de l'Izoard à Briançon dans notre super Kangoo aménagée. Après une bonne nuit, nous ouvrons un oeil au petit matin et prenons le petit déjeuner au lit : nous sommes ainsi prêts à pédaler au pied des cols avant 8 heures.

Jour 1
Les routes et pistes d'altitude sont très nombreuses dans cette région frontalière : elles mènent aux anciens forts militaires disséminés sur toute la frontière. Nous empruntons la route du Fort des Gondrans carrossable jusqu'à 2000 mètres d'altitude : les vestiges militaires sont nombreux sur le chemin et pour certains assez bien conservés. Au sommet, nous partons chercher sur notre gauche le col des Cochettes à 2022 mètres, facilement franchi dans une plaine herbeuse, puis le col des Gondrans à 2346 m.
Ancien Fort d'Anjou, propriété privée en rénovation
Magnifique vue sur Briançon et les Forts du Randouillet et des Trois Têtes

La montagne est subitement très fréquentée en cet endroit : les randonneurs montent avec les télésièges à partir de Montgenèvre. Les VTTistes amateurs de descente sont là aussi, mais nos chemins ne se croisent pas.
Briançon couronnée
Pour contourner le Mont Chenaillet, nous passons par le sud et rejoignons les sentiers de grande randonnée. En déjeunant au bord du petit lac de Rouséou, nous visualisons le col du Souréou à 2519m (incroyable cette toponymie, non ?). Il n'était pas dans notre itinéraire car jugé trop difficile d'accès, mais nous estimons pouvoir l'escalader le VTT à la main.
Une fois chose faite, nous rejoignons à flanc de pierrier une zone proche avec 3 cols en ligne de mire autour du Lago del 7 colloris. D'abord le Col de Gimont à 2403 mètres qui se laisse gravir en poussant le vélo sur un sentier raide, puis les deux cols Saurel, est et ouest à 2388 et 2394 m.
Nos montures avec bagage minimum : tout le poids est sur notre dos, c'est plus commode pour pousser le vélo


Avec 20 kilomètres parcourus, nous sommes au point culminant de notre parcours et déjà en Italie, tous ces cols étant placés sur la frontière. De nombreux groupes de jeunes, en uniforme de scout ou pas, prennent du bon temps sur les rives du lac des 7 couleurs. Nous basculons alors dans la  vallée de Sestrière par une large piste.
Sentiers faciles pour randonneurs accessibles par le télésiège de Montgenèvre
Lac des 7 couleurs (photo VTT Tour) : une erreur de parcours nous fait d'abord grimper le sentier très vertical (en haut du lac sur la photo) avant de redescendre et prendre le chemin du col Gimont à droite

En descente, nous prenons le col de Bercia (2220 m) où des chalets accueillent des vacanciers. Nous rejoignons facilement après une descente secouante le village de Cesana Torinese pour passer la soirée et la nuit. Notre repas dans une Polenteria est mémorable et nous savons rester raisonnables en refusant un dessert : demain matin, il va falloir remonter les 1000 mètres de dénivelé que nous venons de descendre...


Jour 2
Nous nous réveillons sous la pluie. Voilà une situation qui sape profondément le moral des VTTistes frileux que nous sommes. Rouler sur un terrain boueux, sous la pluie en altitude n'est pas vraiment ce qui nous attire dans ce sport... Des orages étaient bien annoncés mais seulement en soirée : nous sommes donc très contrariés de ce changement de météo.

Résignés, nous quittons Cesana Torinese par la route du Col de Montgenèvre, ses tunnels et ses camions. Franchir ce col routier sera moins dangereux que nous aventurer en montagne où notre itinéraire prévoit de nous faire passer à 2300 mètres. Mais dès le premier kilomètre, la chance nous sourit et le temps s'éclaircit. La pluie a cessé et on voit même un coin de ciel bleu...

Nous nous sommes immédiatement d'accord pour retourner sur notre projet initial et nous reprenons la piste par laquelle nous sommes descendus hier. Deux heures plus tard, nous sommes à nouveau à 2200 mètres et notre chasse aux cols reprend sous un ciel moins cahotique.

Le Lago Nero


Passé l'admirable Lago Nero, nous prenons un très vieux chemin qui mène au col Begino. ll est pavé à l'ancienne et devait sans doute permettre le passage d'attelages. Aujourd'hui, il est partiellement cyclable mais les grosses pierres nous forcent à faire des numéros d'équilibristes vu le dénivelé.
Dernier coup d'oeil sur le Mont Chaberton escaladé dans la Sky Race

Au colle Begino (2301m), la vue est complètement différente : nous tournons le dos au Mont Chaberton, et sommes face à l'impressionnant Roc du Boucher et voyons à l'ouest les immenses pâturages à travers lesquels nous allons aller chercher les 3 cols suivants : Chabaud (2341), Bourget (2162) et Bousson (2154).
Le sentier pavé du Colle Begino


Un arbre en équilibre comme nous

Au colle Begino

Il ne nous reste plus qu'à amorcer la longue descente vers Briançon : d'abord sur sentier jusqu'à Cervières puis le long de la route de l'Izoard très fréquentée en cyclistes malgré le temps très frais.
Pour une journée qui avait commencé sous la pluie et qui aurait pu se solder par un retour bredouille, nous sommes très contents d'avoir tenté la traversée par la montagne !

Un panneau indicateur bricolé sur un coin de table !

La descente vers Cervières

Le hameau du Bourget
Bilan très positif sur le plan de la chasse aux cols du Club des Cent Cols : 11 nouveaux cols à plus de 2000 mètres. Mon score est maintenant de 188 cols à plus 2000, pour 919 cols uniques  grimpés au total. Nous avons pédalé 81 kilomètres en 2 étapes et avons monté 2300 mètres de dénivelé positif.

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