Gorges du Verdon toujours !


Dimanche matin, nous sommes très excités Kate, Mark et moi : nous partons pour faire le tour des Gorges du Verdon à partir de Moustiers Sainte-Marie. Mais parfois un petit grain de sable vient gripper une mécanique bien huilée et voici que notre trajet vers Moustiers a été plus compliqué que prévu.

Tout a commencé par cette foutue hausse du carburant. Avec notre Kangoo, je vais au travail et ça me coûte 7 € par jour, seulement pour le fuel ! Alors depuis peu, je me suis remise au covoiturage et au vélotaf ou même au runtaf*. C'est pourquoi ce week-end, la voiture n'était pas ici et Kate a proposé de nous emmener avec son fourgon dans lequel les 3 vélos pouvaient être transportés à l'aise.

Oui mais voilà, deux Haycraft pas réveillés le matin à 8h, notre voiture pas chargée la veille comme d'habitude, circonstances auxquelles s'ajoutent un début d'Alzheimer ... Et après 20 km de route : "Oh zut Kate : notre sac avec casques et chaussures est resté à la maison !!". Demi-tour, il n'est pas encore 9h et Kate, patiente, nous ramène à la maison.

Nouveau départ, cette fois-ci on change de route et on décide de prendre l'autoroute. Mais surprise au rond-point de Sisteron : barrage de gilets jaunes (le premier !). On n'a pas vraiment compris leur message : pas d'échange, visages fermés, bras croisés, dos tournés : un pneu déposé devant nos roues... attente. Au bout d'un moment, je sors, j'enlève ce foutu pneu, on démarre mais leur réaction est violente... Ambiance, le ton monte. Nous feignons, pour éviter toute discussion,  de ne parler que l'anglais...  Dialogue de sourd, puis Mark descend aussi du véhicule, la police arrive... et ça finit par se calmer.

Nous pénétrons enfin sur l'autoroute et le trajet est bien long vers Moustiers. A 11h30, on est enfin sur nos vélos et cet épisode s'estompe pour laisser place à la contemplation des lieux et à la concentration sur l'effort.


A Aiguines, petit café et terrasse ensoleillée sur le lac du Verdon.

Les côtes et les bosses s'enchaînent et nous faisons une pause à Trigance. La fontaine de l'entrée du village est fermée pour cause de gel. Dans le village, c'est une belle découverte : non seulement la boulangerie est encore ouverte un dimanche à 14h mais elle  regorge de trésors ... je parviens à sauver une navette au citron que je ramène à Paul !

C'est le village des chats dodus et ronronnants
Dernier regard sur le château de Trigance haut perché, et nous descendons vers la rive est du Verdon, limpide mais glacial, comme sa berge à l'ombre. Nous luttons contre le froid qui transperce nos extrémités. 


Encore un effort et nous arrivons juste avant La Palud sur la route des crêtes. Peu de monde, gros contraste avec fin août quand nous avions fait le même circuit. La montée est raide mais ponctuée de lacets et de belvédères.


Chaque fois que je passe là, je fais une pause devant la stèle de ces trois jeunes cyclistes foudroyés ici-même un jour d'orage en 1996.

Au sommet, sourire et  soulagement : il reste 25 km en descente. Ici je dois rendre un hommage à Kate : elle est une cycliste extraordinaire. J'ai compris son manège : elle accélère, nous dépasse, on dirait qu'elle a envie de faire un sprint ou de nous montrer qu'elle s'ennuie ... pas du tout : son hobby c'est faire des photos à vélo. Il faut dire qu'elle a du talent et le résultat est magnifique ! 


Voici l'histoire de cette photo  qu'on dirait truquée : en descente de la route des crêtes, regroupement sur un belvédère pour admirer encore une fois le paysage dans la lumière du soir : attendez, encore une photo ! Nous nous y prêtons de bonne grâce. Alors que Kate range son appareil, nous survole cet immense oiseau à moins de 5 mètres... celui-là avait envie de se faire admirer de près ! "Oh quel dommage, dit Kate, je l'ai raté, je ne l'avais pas vu arriver". Et le soir, après être rentrés, nous recevons de sa part cette photo avec ce coquin qui s'est arrangé pour poser entre Mark et moi...

Dans la descente vers Moustiers, dernier rayon de soleil


Les derniers kilomètres sont rapides et silencieux : c'est la course contre la fin du jour. Accolades au pied du fourgon et chargement rapide avant de reprendre la route longue et sinueuse dans la nuit noire.

110 km et 2500 D+

*vélotaf, runtaf : aller au travail en vélo ou en courant

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