1000 cols !

Vercors 2019 - 1000ème col (plus ou moins !)

Une collection est le plus souvent consacrée à des objets, rarement à des actions, pourtant je collectionne les cols que je franchis à vélo. Je n'ai rien à montrer ni à échanger et une fois un col franchi, il n'en reste rien qu'un souvenir, une éventuelle photo et son nom sur ma liste. On frôle l'absurde quand je considère qu'il y a certains cols que j'ai franchi plus de 50 fois et qui ne comptent que pour 1...

Nous sommes, en France, Suisse, Italie et quelques autres pays d'Europe, moins de 10000 cyclistes à collectionner ces lieux topographiques qui constituent "un point de passage privilégié, imposé par le relief, situé sur une ligne de partage des eaux, et autre qu’un sommet", selon la définition du Club des Cent Cols.

Cette aventure a changé ma vie de cycliste car elle m'a donné un but, sans lequel je me serai peut être lassée... Quelle magnifique finalité dans la vie que de penser qu'il y a toujours quelque chose de nouveau à faire, qu'il n'y a pas de routine, et qu'il ne tient qu'à nous d'inventer sa journée : sortir en vélo pour aller découvrir un nouveau col, c'est un vrai moteur.

Chasser les cols est un jeu qui comporte des règles : atteindre un point sur une carte et s'y rendre obligatoirement à vélo, même si on l'a poussé ou porté sur son dos, ne compter que les cols listés sur le catalogue et pas les contrefaçons. Rien qu'en France, il y en a plus de 10 000, et autant voire plus en Italie, Espagne et dans tous les pays montagneux du monde.

Car c'est bien de montagne qu'il s'agit : le monde vu d'en haut est toujours plus beau, enfin c'est mon avis ! Pourtant, je n'ai pas le physique ni le moteur d'une grimpeuse, mais je suis patiente, tenace et endurante. Et je me suis surprise moi-même au fil des ans à aimer grimper. J'en veux pour preuve qu'avant je ne franchissais que des cols traversants qui se trouvaient sur ma route, puis j'ai privilégié les routes où il y avait des cols traversants aux routes plus plates, et maintenant je fais des cols en cul de sac !

J'ai commencé en 1996 et trois hommes m'ont aidé à réunir ces 1000 cols, seuil que je célèbre aujourd'hui la gorge un peu serrée. Des milliers d'heures passées à y penser, des milliers d'heures partagées car j'ai la chance d'être toujours accompagnée. 

Papa
D'abord c'est mon père qui m'a donné l'idée : c'est lui le premier qui m'a parlé de ces gens bizarres qui collectionnent des cols à vélo ! Il me semble qu'il avait peut être à l'époque l'espoir d'y adhérer (il en faut 100 dont 5 à plus de 2000 mètres), les 100 ils les avait mais les 5 spéciaux pas encore. Ensuite, ses roues l'ont emmené vers d'autres paysages moins montagneux avec mes soeurs et avec Marie et ils ont fait de grands voyages dans toute l'Europe.

Yves
C'est avec Yves, avec qui j'ai été mariée et vécu pendant 20 ans, que cette aventure a commencé en 1996. Nous avons fait du tandem ensemble pendant 8 ans : des voyages avec tente et bagages, de nombreux pays et aussi beaucoup de montagne. Nos voyages en train ou en avion vers l'Irlande (tour d'Irlande), la Suisse, la Forêt Noire, l'Italie, l'Autriche, l'Espagne, la Belgique (oui il y a des cols dans les Ardennes !) et le Japon. Et aussi en France dans tous les sens : au départ de Paris, avec le vélo dans le train, on pouvait aller partout.  Avec Yves sur ce très lourd tandem, nous avons gravi les plus grands cols des Alpes moi devant, lui derrière : Iseran, Bonette, Stelvio, etc. Yves aimait beaucoup la montagne. Il est décédé en 2008 et je pense souvent à lui en roulant et en continuant mes voyages, en me disant qu'il aurait aussi aimé voir toutes ces merveilles dans les montagnes.

Mark
Et puis j'ai eu l'immense chance de rencontrer Mark. Cycliste athlétique et puissant, parfois obsessionnel dans sa quête du dépassement et de la perfection. Cette idée de collectionner des cols lui a plu tout de suite. Nous cherchons ensemble des cols depuis 15 ans maintenant. Il est le chef des expéditions, le logisticien. Il est aussi l'arbitre (c'est facile de dire : "on est passé pas loin, je le compte"), mais c'est moi qui trace les parcours sur GPS et qui nous guide.

Nous avons devant nous tant de cols à découvrir : nous avons la chance d'habiter les Hautes-Alpes et ne sommes pas avares de kilomètres pour nous approcher d'un terrain propice à une belle moisson. Souvent notre Kangoo nous sert de toit pour la nuit et nous permet d'être sur place pour commencer tôt le matin. Quoi de mieux que de partir sur de nouveaux chemins chaque jour ?

Ma liste de 1000 cols - 3 août 2019

Avec Papa, semaine fédérale FFCT à Verdun
Avec Yves, Transalp 1997


Mark, le vautour et moi, dans les gorges du Verdon - 2018 (Photo Kate Maddison)

Cols de frontière italienne - Mark 2017

à 3000 mètres !

Pas toujours cyclable

Bientôt arrivés ?

Dans la Bonette

Bonette 2009


Ici je marche

 32 dents ?(Joke Paul WW)






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