Trans-Iberica

 

DAY1
Prendre l'avion est de plus en plus compliqué.   Nous sommes en route pour Lisbonne et voyager avec son vélo sur une compagnie nationale n'est finalement pas mieux que sur une low cost.

Plusieurs procédures de réclamation restent infructueuses : j'ai bien payé 120€ pour deux VELOS mais nous sommes definitivement attendus sur ce vol avec nos KITE-SURF... Complication de dernière minute, la veille une nouvelle exigence est annoncée par le Portugal. En plus du pass sanitaire et du test antigenique, il faut un permis d'entrée avec un QRcode qui est tout sauf une légère formalité...

 Tous ces contrôles causent de l'agitation à l'aéroport. Je me tiens en retrait. "Qu'est ce que c'est comme bagage?" nous demande-t-on à l'enregistrement. "Un bagage sportif", répond Mark. "Un bagage sportif ? Quel bagage sportif?". "Kite surf" répond Mark avec assurance. Ouf...on retient notre souffle et ça passe. Nous récupérons nos boarding pass et nos cartons étiquetés, et nous partons au contrôle des bagages XXL pour le passage aux rayons X. A priori cette étape n'est pas gérée par la compagnie mais par le personnel de police, alors on a toutes nos chances. Chargement des cartons dans le scanner et ça passe à nouveau sans aucune question !
TAP Air Portugal, encore une compagnie qui n'est pas bike friendly à éviter absolument. 
Heureusement il n'y aura pas de retour car nous allons rejoindre la côte méditerranéenne en vélo : départ samedi matin.
A bientôt !
DAY2
Journée de préparation et de tourisme à Lisbonne, et il y a tant à voir à Belem où nous logeons !
Hommage aux explorateurs
Monastère des Hieronymites
au jardin botanique 
Manque la tour de Belem, photo ratée...

DAY 3

Nous quittons Lisbonne par un ferry qui traverse le Tage.  De l'autre côté, 30km urbains avant de trouver des routes tranquilles. Nous allons plein sud vers l'Algarve.
Petit crochet vers la côte jusqu'à un cap isolé avec un phare et une église grandiose au plafond peint en trompe l'œil en 1700. En sortant, nous allons nous abriter du vent au soleil, face à l'Atlantique pour manger nos sandwiches.
Soudain je me rends compte que je n'ai pas mon sac à dos : il n'est pas là parmi nos affaires étalées au sol !! Et je ne l'avais pas dans l'église !!! Panique à bord ! Je l'ai laissé sur un mur à l'entrée du site à 200 m alors que je l'avais ôté pour mettre un coupe vent.. j'y retourne en vélo : il est toujours là... Ouf  !


Ce n'est que la 3ème fois que ça nous arrive !!  la 1ère fois, en Thaïlande, j'ai quitté l'hôtel toute légère "oh je me sens bien ce matin!" Et tout d'un coup après 10 mn de vélo, je vois un type qui vient à ma hauteur en scooter et qui me brandit ....mon sac ! Une autre fois, à la gare d'un ferry au Vietnam, c'est Mark qui quitte le snack quand le bateau arrive, descend sur le quai pour embarquer et se fait rattraper par un chauffeur qui lui tend son sac... Et ce matin, voilà que je recommence.. 7kg quand même et une grande partie de nos biens ! c'est incompréhensible, il nous faudrait une alarme ! Bon, promis : ça n'arrivera plus !

Remis de nos émotions, nous poursuivons vers Setubal à travers les pins parasol et les chênes liège. Nous avons choisi d'arriver par la route côtière et passons plusieurs panneaux "route fermée " "deviation" sans que nous arrivions à comprendre si nous sommes concernés ou pas. Mais à ce stade de l'itinéraire, faire demi-tour nous rallongerait beaucoup. On s'obstine, la route est si belle ! On descend longtemps et l'inévitable se produit : c'est non seulement fermé mais avec un barrage infranchissable qui dissuade toute tentative ! J'ai du mal à admettre qu'il faut faire demi-tour, remonter tout ça  et en plus avoir à franchir un sommet à 400m alors que notre  ville étape, au bord de la mer, est juste en face de nous !!! Ultime effort de 14km et 600m de dénivelée supplémentaire .. On arrive enfin à Setubal avant la nuit avec 100km et 1500 m de D+.


Malheureusement la soirée n'est pas consacrée au repos. Notre plan initial de longer les côtes portugaises est contrarié par une alerte météo : 3 jours de pluie et vent fort sont annoncés.. Heureusement rien n'est réservé et  nous changeons tout notre itinéraire : nous allons tenter Séville plutôt que Faro...

DAY4

Le ferry qui traverse le bras de mer de Setubal à Troia part juste en face de notre appartement. Mais nous avons du mal à profiter de l'instant : gelés (6°), pas réveillés (il est tôt) et un peu moroses de ne pas pouvoir aller en Algarve comme prévu. 
C'est dimanche et le ferry tranporte plein de cyclistes qui vont profiter des forêts de pins et des dunes de la péninsule.  
Mais pour nous, c'est la fuite en avant et une longue journée difficile : 113km de faux plat montant, vent de face 30 km/h en ligne droite dans paysage monotone qui ressemble aux Landes... Gros mental !
Nous arrivons à Beja pour une étape heureusement très confortable. Nous resterons à l'abri demain parce que quand tu reçois ça sur ton Garmin, il faut pas rigoler !
DAY 5 ET 6

En principe on va vers le mieux ! Bien à l'abri mardi pour une journée sans velo, et apres 2 tentatives de sortie pour visiter la ville de Beja, la 3eme s'est déroulée presque au sec. 

Partis bien reposés ce matin, la courte étape vers Mertola (63 km) est passée assez vite et s'est prolongée au delà de la frontière espagnole avec seulement quelques gouttes. Il y a peu de photos parce qu'il n'y avait pas grand chose à voir sinon les longs faux plats qui donnent l'impression de monter sans cesse, pourtant le maximum aujourd'hui à culmine  à 200 m.

Ici c'est une réserve naturelle de lynx !

Nous avions prévu de rester plus longtemps au Portugal mais les conditions meteo sont difficiles.

un rayon de soleil en passant la frontière (sans formalité) sur le fleuve Guadiana.

Nous finissons notre étape à  San Bartolomeu en Andalousie. Les derniers km se font sous la pluie forte. L'accueil espagnol est assez rude : une chambre d'hôtel oui,  mais sans wifi ni prêt de parapluie pour aller faire les courses. Heureusement il y a  du chauffage et on peut manger dans la chambre !

115 km et 1300 D+


DAY 7
ça aurait pu être pire : on aurait pu crever, ou se perdre ou prendre la pluie ... tout ceci est arrivé, mais pas en même temps !
Depuis qu'on a quitté la côte portugaise, on essaie d'échapper à cette énorme dépression, mais même en bordure de celle-ci, c'est violent !
Le ciel est tellement noir qu'on sait que ça va tomber, mais la question est quand. Nous sommes proches de Séville et le paysage est plat et dégagé avec peu d'abris. 
Des inondations sont visibles ça et là, et ici la route est à moitié ensevelie. 
côté physique, ça va plutôt bien : 131 km et 950 D+.


DAY 8
Cette pluie est sans fin et rouler en vélo devient dangereux. Ce matin nous avons dormi dans le sud de Seville et nous décidons de quitter la région en voiture et repartir en vélo d'Almeria. Ça paraît simple, mais pas tant que ça...

Programme de la matinée : nettoyer les vélos couverts de sable dans la douche, les démonter partiellement et les emballer dans de grands sacs poubelle, trouver un grand taxi, et se diriger vers l'aéroport de Séville. Louer une voiture one way, rouler 500km, trouver un hébergement sympa...et regarder les infos locales pour constater que derrière nous c'est encore une journée d'inondations un peu partout au sud ouest de l'Espagne, et ceci prévu pendant encore 3 jours...

DAY 9


Le Cabo de Gata est un parc naturel à l'est d'Almeria. C'est l'Andalousie verte aux collines douces qui plongent dans la Méditerranée. Un magnifique circuit le long de la côte nous permet de franchir quelques cols avec une jonction non goudronnée dans la pampa. Ce qui est sûr maintenant c'est qu'on va vers le beau temps avec en prime un vent favorable !

Joyeux Noël ! 

64km et 850 D+


DAY 10
Encore un Noël sur notre vélo, et pas le moins réussi  sur des routes déjà parcourues ensemble il y a 15 ans.


Le plus incertain étant de trouver hébergement et magasin ouverts, l'étape a été courte aujourd'hui mais pleine de petits bonheurs : un sandwich partagé sur un muret, deux joli cols pour agrémenter notre collection et un repas chinois !

Dessert de Noël : un yaourt à la fourchette !


La côte andalouse autour de Mojacar alterne de magnifiques pueblo aux murs blancs, des paysages maritimes isolés et des stations balnéaires soignées où l'hiver est agréable !

57 km 930 D+


DAY 11 et 12

Quand on voyage en vélo,  les émotions sont exacerbées. On a des hauts très hauts et des bas très bas. Sans doute est-ce parce qu'on se sent très vulnérable et souvent fatigués.

Le bon exemple était hier. Le matin, nous nous réveillons dans cet appartement en front de mer et admirons un magnifique lever de soleil. En commençant notre journée de vélo le long de la côte d'Andalousie si soignée et agréable en hiver, une véritable allégresse nous transporte.

Peu à peu, celle-ci laisse place au découragement : la fatigue du parcours s'impose (à cause d'une très méchante côte), la météo nous contrarie (c'est à nouveau tout gris, menaçant puis pluvieux), et le paysage devient vraiment affreux (nous logeons dans une ville minière). S'ajoute l'impossibilité de préparer un bon dîner (les magasins sont fermés c'est dimanche), et une fatigue commune qui nous laisse tous les deux sans aucune énergie ... cette journée se prolonge par une nuit tourmentée pendant laquelle on se demande si on va pouvoir finir ce voyage..


88km et 1030 D+

Donc ce matin, on est très prudents et on n'a rien réservé pour le soir, attendant de voir si la forme revient ou pas...
C'est le premier vrai ciel bleu depuis le début du voyage, il fait 20°! Premiers km le long du magnifique site balnéaire de Mazarron, plein de retraités et cyclistes. La seule difficulté de la journée est gravie prudemment et nous descendons dans la plaine agricole de Carthagene. Puisque cet obstacle est bien passé, on réserve notre hébergement du soir, ce qui fera une étape de 110km.



L'énorme progrès en cyclotourisme c'est Garmin, que je ne pourrai jamais assez remercier. On fixe un but à 100km par exemple, et Garmin propose un guidage en suivant les "itinéraires de popularité " selon  la discipline choisie (route, VTT ou gravel),et en évitant les grandes routes. Jamais je n'aurai pu tracer avec des cartes un parcours si génial que celui d'aujourd'hui.  Il faut faire confiance et accepter de quitter une route agréable, de s'engager dans une ruelle goudronnée, de descendre du vélo pour franchir une barrière, de prendre un chemin agricole interdit à toute circulation.

 


On a fait tout ça aujourd'hui et on a suivi longtemps un canal d'irrigation dans l'immense Finca d'Andalousie qui nous nourrit en citrons, agrumes, artichauts,  choux divers, salades de toutes les couleurs et même fleurs..
Jusqu'à ce moment où je change de vitesse et pan ! mon câble de dérailleur arrière casse..  ça veut dire petit plateau / petit pignon dans possibilité de changer. Il est 15h, encore 35 km à faire... C'est le moment de remercier le 2ème Dieu du cyclotouriste : Google. Localisation du magasin de vélo le plus proche (12km), conversation téléphonique et rendez-vous pris pour dans une heure, nouvel itinéraire finalement assez proche de l'initial, puis 45 mn passés chez des fous de vélo, anciens pros belges et hollandais, l'un à la mécanique, l'autre au café-boutique... il se fait tard quand nous repartons, courant contre la nuit pour arriver dans notre hébergement (un bungalow dans un camping) avec 114 km et 700D+

DAY 12

Encore une journée pleine d'imprévus qui nous a amenés à Calp avec 112 km et 850 D+.
Nous quittons ce matin le camping de Guardamar.  "L'hôtellerie de plein air " doit être à fuir en été (bruit+familles+chaleur), mais en hiver c'est vraiment bien, il y a de l'espace, des services et une terrasse !
Notre parcours du jour est assez plat et, bien que sur grande route, plutôt calme...  au moins jusqu'à ce que le vent se lève ! Il est plutôt favorable ca matin à tel point que, s'il est bien aligné, il est inutile de pédaler pour avancer à 35km/h ! Mais en avançant vers le nord, voici qu'il nous prend de travers et je dois parfois déchausser de crainte d'être jetée à terre.

Dans ma limo, je fais du vélo 

Et encore une visite chez un marchand de vélo  : sur la route à 2x2 voies que nous suivons depuis hier, il faut changer de voie à chaque entrée et sortie. On peut le faire à l'oreille... ou pas. Alors que je stoppe pour vérifier avant de traverser,  Mark m'évite mais heurte un débris avec sa roue avant : son pneu n'est pas crevé mais bien entaillé ! En reprenant la route, on se dit qu'au prochain magasin de vélo, on  achètera un pneu. Et ce sera chose faite 3 km plus loin avec la pose gratuite en plus...

Les pistes cyclables d'Alicante 

On a passé beaucoup de temps sur des routes nationales, mais aussi sur des pistes. Les cyclistes espagnols n'ont rien à envier aux Suisses : leur réseau de ciclo-ruta est remarquable. Aujourd'hui on a traversé plusieurs villes : Elx et sa palmeraie classée patrimoine mondial de l'Unesco (promis visite la prochaine fois), Alicante, ville super chic au front de mer immense, Benidorm qui veut imiter Las Vegas et enfin Calp où nous dormons dans un improbable appartement sur le front de mer pour 50 €. Il faut dire que hors saison, inutile de  réserver à l'avance : on trouve au dernier moment des appartements tout à fait corrects pour ce prix. En ajoutant  les courses à 30 € pour nos 3 repas, on s'en tire pour 80 € par jour à deux.

Benidorm  !

La fin de ce voyage commence à se dessiner : on peut maintenant prudemment affirmer qu'on va rentrer en France en vélo, sans prendre ni avion ni train ni voiture ... On a un autre plan..  à découvrir demain soir !

Le rocher de Calp, on dort juste devant !

DAY 13 et 14
café con leche en terrasse 

Vivement demain  qu'on remonte sur nos vélos parce qu'on a tous les deux des fourmis dans les jambes ! Depuis 2 jours on a joué aux touristes et maintenant ça va bien ! Hier matin, on est allés à Denia (41km de côte splendide) pour prendre le ferry pour Barcelone via Majorque. Pour faire de la distance, c'est beaucoup mieux que l'avion : a l'intérieur salons spacieux et bars, terrasse au soleil, pas besoin de démonter le vélo qui voyage comme un grand avec les autres véhicules,  et en plus on te demande ni test ni QRcode...

Hier à on a dormi à Palma de Majorque qui meriterait une visite plus approfondie. Ce matin, après un tour rapide dans la ville somptueuse, on se dirige tranquillement vers  l'embarquement pour 10h30 .. mais on comprend qu'on n'est pas au bon endroit : le débarquement d'hier n'est pas  l'embarquement de ce matin sauf que... personne et zéro panneau ! On voit plusieurs ferry, mais lequel et où ? La panique me gagne, 3 km d'un côté, 2km de l'autre,  des informations divergentes (il ne faut jamais rien demander aux gens : depuis le GPS ils ne savent juste pas où ils sont...).   C'est absolument pas croyable que l'embarcadère pour Barcelone se trouve à 3km après la gare maritime sans aucun panneau, non ?  Mais c'est vrai qu'en ville il n'y a plus de panneaux du tout, sans ton GPS t'es foutu...

Ce soir en arrivant à Barcelone, encore une complication : impossible de quitter le port en vélo, le bateau s'est garé à 9km du centre  et Google Maps nous montre qu'on est en pleine zone portuaire. 

 Heureusement c'est bien organisé et on nous fait monter dans un bus avec les vélos couchés en soute...
Hôtel sur la Rambla, la nuit va être bruyante...

DAY 15

A 6h30 le réveil sonne pour notre dernier jour de vélo de l'année et nous sommes en plein centre de Barcelona !
Ce matin, on est un peu stressés car l'étape est longue et la sortie de la ville est  compliquée... Sur le vélo à 7h30, il fait nuit et 5°. 

Le réseau des pistes cyclables est juste incroyable et Garmin a tout compris, même les montées et descentes de trottoir sont au niveau ...c'est du grand art ! Par contre les feux rouges, on en a passé  au moins 200...
A 10h, on a fait 32 km et on vient de passer les 1000km et 10000 D+ depuis Lisbonne : une célébration s'impose !


Autre fait notable du jour en pesant nos mots : on n'a JAMAIS vu autant de cyclistes (99,99 °/° masculins hélas !). Ils sont partout, et super bien équipés... il y a même des bouchons de vélo = quand les voitures sont en minorité... pourtant on est vendredi !!
Les derniers kilomètres du dernier jour de l'année se font sur l'une des plus belles routes du monde (affirmatif): la Costa Brava! 


Ce soir, réveillon dans la chambre d'hôtel : on est confortable : le repas chauffe sur le radiateur, le linge sèche au dessus... BONNE ANNÉE !


108km et 1000D+

DAY 16

Faire du vélo le 1er janvier : une bonne façon de commencer l'année ... et de toutes façons what else ?
C'est férié et  on n'a rien d'autre à faire que d'avancer vers  notre but : l'aéroport de Marseille où est garée notre voiture.
Mais comme dit Mark, avec un temps pareil, sans ce voyage, on ne serait jamais sortis en vélo !
A 8h30, c'est le milieu de la nuit en Espagne : pas un humain ! Il fait 5° et on est plongés dans un brouillard humide qui ne se lèvera qu'à la fin de la journée.

 3 mn de soleil aujourd'hui !

Mais Garmin nous a préparé un circuit en dentelle impeccable ! De cami agricoles en ruta cyclotouristica nous traversons la morne plaine de l'Emporda par les villages (déserts) et les stations (fermées).
Pas grand chose à voir donc on a bien avancé sans trop d'arrêts..
91 km et 600 D+

DAY 17

Dernier jour en Espagne et retour en France par la route, c'était finalement le moins compliqué des passages : pas de contrôle, ni passe ni test (mais on a tout ça évidemment...)
Depuis des jours, on nous dit qu'il fait doux dans le sud, mais c'est pas du tout vrai depuis 2 jours : gris, humide et froid (9° au max).
Portbou et son immense gare ferroviaire, un joli col et on descend vers la France : Cerbère,  Banyuls et Collioure avec le rivage méditerranéen toujours sur notre droite.


A partir de là, notre parcours fait aveuglément confiance au GPS pour le meilleur (les pistes de l'Eurovelo 8) et le pire (des chemins caillouteux au prétexte d'éviter un rond point). Derrière moi, Mark fume comme une centrale nucléaire, mais il n'y a jamais de clash entre nous : celui qui ne trace ni ne conteste le parcours le suit sans broncher.
Quand nous nous trouvons hors piste cyclable, des conducteurs excités nous houspillent, vraiment pas cool les Français...

sur les pistes cyclables, paysages pas très intéressant mais de jolis ponts !
Étape à Port la Nouvelle
115 km et 1060 D+

DAY 18

Depuis que je prépare l'itinéraire, j'ai tout essayé mais il est impossible de passer Narbonne de l'ouest à l'est en vélo : entre l'autoroute, la voie rapide et les  cours d'eau, rien ne passe sur la route mais .. en gravel bike le long des canaux dans le parc naturel narbonnais, c'est possible ! La question  est de savoir si on va passer en pneu de 25 : affirmatif et parcours splendide !

Gruissan, mais la photo suivante des flamands roses est ratée 

Canal du Midi


Arrivée à Sete
98km et 250 D+

DAY 19


Morne plaine, ciel plombé et encore 112 km avalés aujourd'hui.
De vrais machines à avaler des kilomètres : il faut dire qu'on en a marre tous les deux.
Les villes et paysages ne nous semblent pas assez intéressants pour y consacrer une journée  de repos : sans doute n'a t on plus l'esprit à la découverte.
Alors on avance, et c'est sensiblement la même chose depuis 3 jours : la mer sur notre droite, quelques lacs à contourner, de très belles pistes cyclables en site propre (hélas souvent sans continuité), des villes balnéaires et des plages immenses, et aucune côte pour casser le rythme .. bref rien à raconter et au final, si on veut avancer, il faut prendre les grandes routes...
Ce soir étape très confortable à Arles
113 km, 260 D+

DAY 20

La délivrance approche et nous sommes très déterminés à boucler ce périple en retrouvant notre voiture à l'aéroport de Marseille.


Deux nouvelles péripéties nous contrarient ce matin : une alerte mistral à 120km, et un rayon cassé sur ma roue arrière.

Pour contrer le vent, nous choisissons de quitter Arles très tôt : le mistral est un vent qui se renforce après midi, donc nous sommes sur nos vélos à 6h20. Il fait 3°,  et le vent est encore calme et nous avons 72 km à faire.

Pour ma roue, système D : le rayon est coupé et scotché et ma roue étant voilée,  le frein arrière restera ouvert.

Nous quittons Arles par les petites routes de la plaine de la Crau, le jour se lève, le trafic et le vent (favorable) augmentent. Nous arrivons à Miramas, Rognac, Vitrolles et finalement Marignane !!!

Indescriptible émotion de tous les deux, on n'est plus si jeune (Mark 60 et moi 56) et ce long voyage nous a remémoré beaucoup de nos longues distances et épreuves d'endurance passées...

Ce voyage qui a tellement changé de forme depuis son départ le 16 décembre à cause de la mauvaise météo au Portugal, m'a redonné une grande confiance en moi et a beaucoup puisé dans nos forces.

Quelques chiffres :
16 jours sur le vélo
Étape moyenne 100km
Dénivelé total 12000D+
Km total 1560
7 cols
4 jours de repos total
15 hébergements différents
2 restaurants
1 avion
3 ferries
1 voiture de location one way
2 frontières franchies en vélo



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