L'hiver, il est rare que la neige tombe en dessous de 2000m d'altitude. Les glaciers ont encore rétréci libérant des cavités emplies de débris liquides qui ont dévasté des zones habitées. Le niveau de la mer a déjà monté de 50 cm mais l'activité urbaine littorale a su s'adapter. Les incendies continuent de ravager la forêt méditerranéenne qui se laisse manger par une garrigue sèche et hostile. Les beaux animaux de nos montagnes ont migré vers le nord. Nos maisons aux larges baies vitrées orientées sud sont délaissées et invendables car trop chaudes. L'architecture contemporaine a considérablement évolué avec des matériaux protecteurs et des formes nouvelles. Les phénomènes météo violents n'épargnent plus aucune région du monde.
Même si avec l'âge, j'ai de plus en plus de mal à supporter les étés caniculaires, pour moi il est trop tard pour partir. Je n'ai pas été réellement impactée sur mon confort au quotidien mais j'ai beaucoup changé mes loisirs et mes habitudes pour me protéger de la chaleur. Maintenant je passe mes journées enfermée dans l'ombre et je voyage souvent vers le nord ...
Mais c'est arrivé si vite, il y a quelque chose que je n'ai pas compris !
Retour dans l'hiver 2019 avec cette météo printanière. Au début de cet hiver, la région a subi 3 semaines de mistral sans interruption. C'est un record et tout est desséché. Ensuite, cet énorme anticyclone de 3000 km de large s'est ancré sur nos têtes : il nous protège de toute précipitation depuis un mois. Seuls des courants de perturbation très puissants pourront le faire bouger. Et entre les deux, une seule journée de neige...
D'habitude le Mont Ventoux est couvert de neige : je m'intéresse toujours au Trail du Ventoux organisé mi-mars. Les années où les coureurs montent au sommet sont rares !
Et voilà qu'aujourd'hui nous avons grimpé le Ventoux par Chalet Renard, habillés comme pour une sortie de début printemps : il faisait 10 degrés à 1900 mètres... mais on n'a pas boudé notre plaisir !
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